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Zanzibar

Kenyatta

Cependant, Natasha se met à espacer ses week-ends à Zanzibar, un peu trop souvent à mon goût. Un samedi soir, me sentant un peu seul, après le dîner au Mercury, je me dirige vers un night-club que j’ai remarqué, mais où je ne me suis jusqu’à présent jamais risqué. C’est le moment où jamais ! C’est une boîte à 3 étages. Et comme d’habitude, c’est au dernier étage que commencent les choses intéressantes, si l’on peut dire. Une fille est allongée par terre, les jupes relevées, elle est complètement saoule, sa culotte git à côté d’elle, elle se masturbe ; in English elle m’apostrophe au passage : « come, come, come », puis « I want to fuck, I want to fuck », et enfin « fuck me, fuck me, fuck me ! »  Bon, enfin…c’est vraiment pas mon genre, je vais redescendre à l’étage en dessous. Arrivé là, le barman m’appelle pour me payer un verre. Un Mazout (whisky coca) fera l’affaire. Et le barman m’interroge  « C’est toi Xavier ? », “Oui, c’est bien moi Xavier“. Et pourquoi ?                                            “ 
« Voilà, y a une fille, une jolie fille qui te cherche. Elle m’a laissé ta photo ». Il me montre la photo, oui c’est bien moi.  Moi je sais qui je suis, mais je ne vois pas, elle,  qui peut-elle bein être ? Et qui lui a donné une photo de moi ? Malheureusement le barman n’a pas la sienne, mais il m’informe qu’elle est jolie et qu’elle a l’intention de revenir demain soir, pour me rencontrer…Tiens, tiens, comme c’est sympathique.                           .
Tellement intéressant et sympathique que le lendemain dès l’apéritif, à l’ouverture du night-club, je me commande un whisky allongé au fruit de la passion, pour me mettre en forme, et je prépare mon baratin.                       . 
Cependant à 10 h, je suis toujours accoudé au comptoir. Nous avons, le barman et moi, épuisé tous les sujets de discussion, et pas mal de godets ; je reste muet dans mon coin, un peu terrassé par les verres que je me suis offerts et ceux qu’il m’a renvoyés. Ivre et morose, je pense à Natasha : où est-elle, que fait elle, sait-elle seulement combien son absence me pèse, et dans quel état gère ? Et cette fille, “Kenyatta“ selon le barman, d’où vient-elle, que me veut-elle ? 
Et moi même que veux-je, entre Natasha et Kenyatta… ? 
Le temps passe, toujours pas de jolie fille à côté de moi. Pourtant les sollicitations ne manquent pas dans ce night-club interlope où sur un simple clin d’œil, une beauté, plus attentive que les autres, s’approcherait de moi avec un beau sourire, commanderait à boire (à mes frais) puis assise sur son tabouret glisserait sa main sur mon sexe, ouvrirait ma braguette, et l’engloutirait dans sa bouche aux lèvres de velours. Jusqu’à l’issue finale, où elle avalerait mon liquide séminal ; et faute de douche, recommanderait un verre pour se rincer la bouche. Tout cela, discrètement sous les sourires goguenards des clients au comptoir. Mais soudain, à l’heure de la fermeture, alors que les étages se vident, et que commence le nettoyage des lieux, les derniers attardés sortant en titubant, qui voilà ? Kenyatta. Elle s’assied près de moi, sur un tabouret au comptoir…. Devinez la suite. Non, ce n’est pas ce que vous pensez. Pas de fellation, de succion ni de déglutition. A première vue, elle est bien balancée, allure sportive, fine et élancée (Slim). Pas de fesses rebondies à la sénégalaise. Des trais fins, un visage agréable. Pas de nez épaté comme les hutus, les bambaras ou les soussous. Elle me rappelle les tutsies, un peu comme Bintou. Mais en moins frêle. Et elle m’adresse la parole : “ “C’est bien toi Xavier ?  “Non, moi Tarzan ; et toi, Jane ?“              ?                                    
Sa réponse fuse, immédiate et spirituelle et bien placée ! : “Moi, Kenyatta, mais pourquoi pas Jane ? Xavier, tu as trouvé ta Jane. C’est moi. Ta Jane c’est moi !“  Et moi ému, “euh, oui, oui, oui, pourquoi pas “?  Impressionné par cette entrée en matière résolue, et peu commune sur le tropique du Capricorne, je lui offre un verre, une Margherita, façon Kenya, sorte de punch au Djinn de Mombassa, et moi je reprends un Mazout (whisky-coc). Et nous discutons, tous les deux très décontractés, amusés et rigolards, assez contents, finalement d’être là. Des bêtises de buveurs, dis-moi qui tu es, je te dirais qui je suis. Et puis plus intime :“Xavier, tu es seul ici, n’est-ce pas ?“ Aguiché par la perspective de l’avoir dans moins d’une heure dans mon lit : “Oui en effet, je peux le dire : je suis seul ce soir“. Elle fait la moue car ma réponse ne la satisfait qu’à moitié, mais elle paraît finalement s’en contenter.                                         . 
“Et où habites Jane, pardon Kenyatta ?“                              “
 “À Dar Es Salam, depuis peu. Mais j’ai vécu quatre ans à Mombasa. Tu connais le Kenya? “. “Un peu, Nairobi, l’hôtel Hilton, le Hard Rock Café… » Elle a l’air satisfaite de ces références.                               .                           
« Et toi Kenyatta, que faisais-tu à Mombassa pendant ces quatre ans ? » Surprise : elle était mariée, à un architecte, passionné de pêche au gros. Et, sur son smartphone elle me montre une photo d’un Bertram, bateau à moteur, conçu pour la croisière hauturière et donc pour la pêche au gros. Quatre gros bonhommes, debout à l’arrière, avec à la main droite une canne nanti d’un gros moulinet, et à la gauche, chacun une boîte de bière. Par terre, deux dorades coryphènes en train d’agoniser, passant du jaune-vert au gris-gris. (A Tahiti on les appelle des Mahi-Mahis)..Sur cette photo, elle, Kenyatta est allongée,  arborant une plastique superbe,  sur le pont, en train de travailler son bronzage, activité typiquement féminine, pour le plaisir des yeux masculins.  Devant mon étonnement, elle m’apprend qu’elle est divorcée et recherche un mari…Mais il est trop tard pour en parler. « Je te raconterai tout ça demain matin ». 

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Maintenant il est bien trois heures du mat, plus personne à l’horizon, et nous quittons le night-club, pour nous diriger à pied vers mon hôtel habituel à Zanzibar, germanique, parce qu’on n’y paye qu’en deutschemarks. 

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Je voudrais dire, qu’on était tellement fatigués, qu’on a préféré dormir, plutôt que de faire l’amour…Prenons notre temps, on n’est pas pressé. On a la vie devant nous. Ou du moins pour moi, ce qu’il en reste. r.                                       .
A midi, nous embarquons dans l’avion pour Pemba, le chauffeur est là, il nous attend, et nous conduit directement à la maison. Conformément à son contrat avec Zawa, Synohydro loue cette villa, du début à la fin du projet pour y loger notre mission de contrôle. Par contre les voyages pour les week-ends à Zanzibar ne sont pas prévus, mais l’entreprise nous les offrent, pour nous être agréable. En descendant de la Toyota, j’ai besoin de l’aide de Kenyatta, car ma hanche droite me fait toujours souffrir. Le chauffeur porte donc ma valise dans la grande chambre, il repassera tout à l’heure pour nous conduire dans un établissement que nous ne connaissons pas. Pour se remettre de la chaleur extérieure, nous prenons à tour de rôle notre douche. Je passe le premier, puis j’attends la belle, et c’est le moment, où frais et dispos, allongé sur le lit, nous pouvons tous deux nous unir pour le meilleur et pour le rire.                              . 
Ça fait plus d’un mois pour ma part, depuis la dernière visite de Natasha, que je suis resté chaste ; je me sens donc, le désir à fleur de peau, dans d’excellentes dispositions pour tirer un coup. Hélas, j’ai 70 ans, et ça devient difficile d’assurer sur le plan sexuel. J’ai beau m’avaler des cocktails au Ciallys et au Viagra, ça décline peu à peu depuis le début de mon séjour, il y a 6 mois : Christelle, la Traductrice, Natasha et quelques autre… ont eu raison de ma vigueur. Puis resté un mois sans le faire, m’a porté un coup fatal. J’utilise donc quelques succédanés, que je ne vais pas ici détailler. Après un quart d’heure plutôt pénible pour nous deux, Kenyatta compréhensive,  déploît pour en finir un art swahéli consommé, hérité des gênes de ses ancêtres à travers des siècles d’esclavage sexuel, que je vous laisse imaginer. 
Ces talents, qui me semblait-il surpassaient au lit, ceux de ses consœurs, lui conféreraient selon Darwin, des avantages concurrentiels, dont hériteraient ses filles. Et puis les filles de ses filles…et leurs petites-filles…etc…et toute sa descendance féministe. .                              . 


Selon la théorie de l’Évolution je serais donc enclin à supposer que bien des générations plus tard ce serait le genre féminin tout entier qui dominerait le monde, grâce à ses talents innés auxquels s’ajouteraient ceux acquis à chaque génération…(lol).                            .                                  v 
Peu après, le temps passant, revoilà Kenyatta au téléphone dans le jardin. Par la fenêtre grande ouverte de la chambre où je suis resté allongé, je l’entends parler avec une copine, et ces paroles sonnent comme une sentence : « Xavier ? Il est vieux.   Mais en moi-même je pense : “je ne peux sans doute pas lui offrir des ébats sexuels extraordinaires, mais il y a d’autres moyens de faire jouir une femme…“ Hélas le lendemain, à l’issue d’un nouveau rapport, durant lequel je m’étais épuisé en de vaines libations, c’est la douche froide, il fallait s’y attendre : « Xavier, je vais te dire quelque chose : tu auras beau faire,  comme tu viens de faire, tu ne pourras jamais me faire jouir comme tous ces beaux garçons, bien musclés qui ont mon âge. Mets-toi bien ça dans la tête ».                                         » 
“Ah, oui, je sais tu as raison, mais on va faire avec ce qu’on a, n’ est-ce pas ? Ne fais pas la fine bouche !“  Mais je rectifie aussitôt: “Ou plutôt, si continue à faire la fine bouche, et tu pourras quand même compter sur moi et mes cunnilingui“. c                                    .
Et voilà, bingo, elle n’est pas vraiment en position de refuser, et on continuera à faire comme ça !

La vie à la villa n’est pas très réjouissante, car il n’y a pas grand-chose à faire, nous sommes entourés d’une armée de serviteurs : cuisinières- bonne à tout faire, chauffeurs, gardiens, jardinier. Dans la journée l’électricité est fournie par un groupe électrogène de 50 KVA, situé derrière la maison ; on l’actionne, le matin en se levant et le soir en se couchant, avec un interrupteur spécial, sur un mur à l’intérieur. Un mécanicien passe régulièrement pour vérifier les niveaux et faire le plein de gas-oil. Ce que peut faire Kenyatta, c’est partager ses repas avec moi (l’occasion de discuter une peu), et parler toute la journée avec Harissa, la cuisinière. Un peu comme si, houri désœuvrée elle était dans un harem, attendant le bon vouloir de son maître.  Les houris sont selon la foi musulmane des vierges dans le paradis, qui seront la récompense des bienheureux.

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En général le soir nous allons manger au Chake-Chake hôtel du bord de mer, des poissons délicieusement préparés: de haute mer (espadon, thon, dorade coryphène, bonite) ou de lagon (perroquet, poisson volant, bogs, girelles royales.). Et de temps en temps de magnifiques langoustes à la vanille (comme à Mayotte). Drôle de vie à deux, sous contrat implicite, mais chacun sachant ce qu’il attendait et devait obtenir de l’autre. Sur ce dernier point, elle allait me préciser ces vues, et ça m’a un peu surpris. Un soir dans un petit bar en plein air, une sorte de clando amélioré, très sympa, fréquenté par les militaires du camp “Ali Khamis“, voilà ce qu’elle me propose, après m’avoir rappelé qu’elle était divorcée et totalement libre et disponible : « Xavier, si tu m’achètes  un grand terrain, si tu me fait construire une belle maison dessus, avec piscine et grand jardin, si tu m’achètes une voiture, Mercédès décapotable, et un Bertram comme celui de mon ex… – là, elle reprend son souffle – …Xavier, si tu es d’accord, je te réserve mon Pussy pour toi tout seul, pour toute ta vie tu auras mon Pussy, promis juré. Walaye ! »                                   .
« Alors qu’est-ce que tu en dis, Xavier mon chéri ? ». Séduit par cette opportunité, plutôt rare ces temps-ci, d’un pussy pour moi tout seul, je lui dis que je suis très touché par son offre bienveillante, compassionnelle, et hautement altruiste, et que je la prends très au sérieux. Je vais y réfléchir et lui donnerai prochainement ma réponse. Mais pour l’instant il faut que je termine ma mission. “Mais ça m’intéresse tu sais…Donc, pour le moment continuons à vivre comme aujourd’hui, et nous en reparlerons un peu plus tard“. “Mais ton Pussy pour moi tout seul, Waouh ! “ »« D’accord Xavier, mais maintenant, combien tu me donnes ? J’ai des responsabilités : pour te rejoindre j’ai placé mon enfant chez une nurse…Et puis je dois aussi nourrir ma mère et mes frères et mes sœurs. Et pour venir avec toi, j’ai laissé tomber mon travail à Dar Es Salam. »                                            . 
“Je comprends, combien il te faut pour un mois ?“ “« Un million, Xavier, un million seulement. Ça va ? »  

« No problem, Kenyatta. Compte sur moi »                            .
(400 euros par moi, pour bénéficier de sa compagnie – et de son Pussy – pourquoi pas ? Elle sera logée, nourrie, transportée, etc.…au frais des chinois, comme prévu dans leur contrat).                                     . 
“Allez, pour le moment on marche comme ça. Et on verra à la fin du mois.“ “ OK, Kenyatta ? “ « OK ».                                                  . 
Elle aussi je l’emmène le soir sur un de mes six chantiers, et lui fait comme à Natasha le coup de la nacelle. Ça met du piment et du sel dans l’acte sexuel, somme toute le plus courant du monde. Mais puisqu’on y on y accorde tant d’importance, alors en route pour une nouvelle danse, en cadence, pour une nouvelle partie de jambes en l’air, à vingt mètres au-dessus du plancher des zébus…Le grutier, les ouvriers, les chinois, les chauffeurs et les Zanzibarites, bientôt au courant, me saluent dans la journée, avec respect lors de mes tournées journalières. Mes contrôles améliorés,  et inopinés, durant les nuits de bétonnages des cuves, réjouissent l’assistance massée sous la nacelle 20 m au-dessus de leurs têtes. Cette distraction les met de bonne humeur nos travailleurs, et le bétonnage, s’effectuant avec bonheur s’en trouve amélioré : les résistances du béton, à la tonne, s’élèvent passant des 250 bars réglementaires à plus de 300 beaux bars (300 kg/cm2). Je savais que pour réussir une bonne recette de cuisine, il fallait y mettre de l’amour ; et je découvre, à présent, la même recette pour faire sur les chantiers un bon béton, bien résistant : parce que, je mets beaucoup d’amour, dans mes jolies missions de contrôleur gestionnaire jouissif et créatif.                                   . 
L’un dans l’autre, si j’ose dire, les jours passent et les chantiers avancent.  Ma relation avec Kenyatta se développe bon gré, mal gré. Je commence à avoir les lèvres gercées…et libertins nous massons parfois le téton à la bonne, qui dort au même étage que nous. Au bout d’un mois j’invite Kenyatta à venir à la banque avec moi, pour toucher son salaire. Et là, elle me fait tout un cinéma, un million ce n’est pas assez, il faut payer les heures supplémentaires passées quelques soirs, en montant (et en descendant !) dans la nacelle de la grue ! Et le soir, ça compte double. Elle n’a pas de bulletins de présence à me présenter, néanmoins bon prince je lui ajoute une rallonge de 10% contre un reçu signé en bonne et due forme. La comptabilité est une chose sérieuse ! Finalement, comme elle dit qu’elle s’ennuie dans la villa, je l’invite à venir avec moi, carrément lors de toutes mes visites de contrôle technique, sur mes six chantiers. Comme ça je l’aurai sous la main, si j’en ressens le besoin. Ainsi, un jour je l’emmène dans la partie Sud de Pemba, dans le district de Mzingani, où nous travaillons pour l’alimentation en eau de 15000 personnes, et après avoir visité les différents chantiers (forages, stations de pompage, canalisations, et réservoir) j’invite le directeur de Sinohydro et son adjoint Luocanhappy, à venir déguster avec nous une bonne bouteille de vin rosé de Provence, dont je leur avais parlé auparavant. Nous voilà donc partis tous les quatre à l’hôtel Fundu Lagoon. Ci-dessous un extrait de leur parti pris publicitaire :                . 
« Isolé et paisible, cet hôtel, a un air Robinson Crusoé distingué, avec de charmants bâtiments rustiques nichés sur la rive de l’océan Indien, ombragés par des toits de chaume fabriqués à partir de cocotiers séchés au soleil. Alors que parmi les foules affluentes à Zanzibar, peu ont entendu parler de l’île de Pemba, sa petite sœur au nord, qui reste largement sous-développée. À la hauteur du surnom d’ « îles d’épices », les clous de girofle constituent une part importante de l’économie locale. La magie est également ancrée dans la culture, avec des médecins sorciers ju-ju fournissant la médecine et la cohésion sociale. Seulement accessible en bateau, l’hôtel s’étend le long d’une plage naturelle, où la jungle luxuriante rencontre la mer. Le personnel de Fundu Lagoon, ce sont presque tous des villageois locaux mais les bébés de brousse, les singes vervet et les dauphins émargent également à la maison Pemba ». 

« Que vous vous détendiez au bord de la piscine à débordement, ou bien le long de la rive, en regardant les femmes ramasser des algues (pour l’industrie de la beauté), faire du kayak à travers les mangroves puis admirer les coraux immaculés de l’île voisine de Misali, les journées ici pourront être aussi détendues et agréables que vous le souhaitez.               . 
Gagnant régulier du Good Safari Guide ‘Best Marine Safari’ Awards, le Fundu Lagoon prolongera tout en douceur le safari-photo pour ceux qui arrivent de la brousse. Il est aussi une destination autonome pour les couples à la recherche d’un “trou de boulon“ romantique (traduction automatique) pour les familles et les amis à la recherche d’un endroit pour se détendre et déconnecter ». 

Pour revenir au rosé de Provence, j’offre la première bouteille, et nos amis chinois, saisissant l’occasion de nous être agréables, en offrent quelques autres pour accompagner le dîner, auquel ils nous invitent, Kenyatta et moi-même. C’est l’occasion d’échanger sur d’autres sujets que les forages, stations de pompage, canalisations, et autres réservoirs.  Merci à M. Wang, et à son adjoint “@Luocanhappy“, pour cette bonne soirée passée ensemble, non plus comme entrepreneur et comme contrôleur, mais tout simplement comme nous-mêmes. .

Le lendemain le travail reprend, puis arrive le week-end. Kenyatta souhaite le passer à Pemba. Alors au lieu de nous ruer comme à l’accoutumé sur Zanzibar, nous allons passer tranquillement la soirée dans le petit bar pour regarder la télé et discuter avec les gens de l’île, tous polis, courtois, et respectueux. Ce soir nous en sommes aux demies finales de la coupe du monde, avec un match invraisemblable, du jamais vu, entre deux grands du foot, l’Allemagne contre l’Argentine. En face de l’Allemagne souvent présente à ce stade de la compétition, et souvent cruelle avec ses adversaires. On se rappelle le match France-Allemagne, en demie finale de la coupe du monde de 1982, lors d’une précédente édition de la compétition, quand leur goal Schumacher, commet volontairement, une très violente agression sur Battiston, qui à la soixantième  minute encaisse un grand coup de poing dans la gueule ; une véritable agression, à l’approche de la fin du match.

Alors que Battiston à les cotes et les dents cassées, le pénalty n’est pas accordé ! L’arbitre vient de voler un but à l’équipe de France qui lors de la séquence des tirs au but, perdra finalement le match.                   
Mais aujourd’hui ce n’est plus pareil, l’Argentine regarde vers le soleil. Au coup de sifflet final, de cette demi-finale, le score est surréaliste : Argentine 7 – Allemagne 0. Inutile de dire que dans notre petit bistro, c’est le délire. On est tous contents, on en a eu pour notre argent ! Et moi le premier : la France est vengée. Bien que l’île soit profondément musulmane, le vin coule à flot. Il est minuit passé, lorsque Khamis nous ramène à la maison ; mais pour descendre de la Toyota, j’ai besoin de son aide et de celle de Kenyatta. J’ai trop mal à la hanche droite. Il va falloir sérieusement penser à me faire opérer.                  .

Le lendemain samedi matin, je propose à Kenyatta, pour lui être agréable de passer la journée au Menta Resort, le meilleur hôtel de l’île. C’est situé à 60 km de Chake-Chake, et je demande à Khamis de nous y conduire. Pendant le voyage, Kenyatta ne laisse pas de m’énerver : elle téléphone sans arrêt, parlant en swahéli, auquel bien entendu je ne comprends rien. Je lui demande avec qui elle converse. ? à des amis à Nairobi : “bla, bla, bla“. Je lui demande d’arrêter, c’est énervant ! Elle arrête et demande à Khamis de m’expliquer, qu’elle Kenyatta, sait comment faire tomber un homme debout, sans qu’il ne voit rien venir. Très intéressant, alors je lui demande de m’expliquer comment elle fait. Elle élude plusieurs fois ma question. Une impression désagréable s’infiltre dans mes pensées moroses. Néanmoins, je les laisse de côté, et nous atteignons le Manta Resort après une heure de route. 

A la réception, une femme nous acceuille en nous expliquant qu’avant de rentrer dans l’hôtel, nous devons tenir une conversation avec elle : d’où venons-nous, qui sommes-nous, pourquoi sommes-nous là ? 
Je comprends qu’avec son interview, elle vise à éliminer les intrus : elle regarde nos mines et nos attraits, demande si nous sommes mariés, touristes ou résidents longue durée, profession ; jauge nos mentalités…etc. Puis elle va en discuter dans le bureau du Directeur. En fait comme nous ne sommes que de passage dans son honorable établissement, et apprenant que je bosse pour la ZAWA, responsable du programme d’alimentation en eau potable de six districts, dont celui-ci, la Direction de l’hôtel nous accepte pour la journée. Notre programme sera alors de déjeuner dans le Resort, de profiter de la piscine et de l’océan, de boire un verre au “grand et beau bar “; “souhaiterons-nous également diner avant de retourner à Chake-Chake ?“. Bonne idée, nous acquiesçons. Alors un mentor nous sera affecté qui facilitera notre ici et maintenant. Ravis et flattés d’avoir réussi l’examen de passage, nous allons au “beau bar“ pour l’apéritif. Kenyatta, s’approche de la piscine et je l’entends glousser, car elle vient de retrouver un ami de Nairobi. Auquel elle me présente, séance tenante. Un grand gars, jeune, bien bâti, bodybuildé, d’aspect franc et massif. Je les laisse discuter en Swahéli, et je retourne au bar. Puis elle revient et nous passons à table. C’est sûr au Manta Resort on vous sert ce qu’il y a de meilleur (et de plus cher). On ne voit dans le restau, que des convives, donc triés sur le volet. Vêtement luxueux, mets précieux et vins onctueux, Kenyatta et moi ne déparons en rien au sein de cette clientèle aisée qui ne parlent qu’en tons feutrés. Kenyatta, ne boit pas contrairement à moi. A la fin du repas on nous présente une bouteille de whisky pure malt, de grande marque : whisky Toumintoul, connu des connaisseurs (mais inconnu des déconneurs). Suivi d’un sorbet “Colonel“, à la vodka, sorte de Fernet-Branca pour personnes aisées,  qui finit de m’achever.  Pour digérer repas de mariage plantureux , quoi de mieux qu’un bain dans l’incomparable piscine ?

Kenyatta et moi, nous rentrons tous les deux ensemble, à l’étroit dans une cabine de bain,  où j’enfile mon string avec son aide indiscrète qui me donne des frissons dans le dos et élève mes pensées.. 

Le plongeon dans l’eau douce me ramène sur terre, et pour me détendre je fais la planche ; ainsi flottant, les yeux fermés, je me mets à rêver : j’adopte les conseils, la philosophie de cet hôtel, j’éteins, je débranche, je déconnecte, sans aller pour autant jusqu’à me laisser couler. Je suis tiré de ma torpeur par Kenyatta, que j’aime tant, et qui m’apostrophe du bord du bassin : « Darling, enlève ton slip! ». “Hein ! Quoi ? Pourquoi ? Comment, qu’est-ce que tu dis ?“  « Enlève ton slip! Tu te sentiras mieux. » L’alcool, comme on sait est un puissant désinhibiteur :   “ Bon, pourquoi pas, j’enlève mon slip, OK, mais les touristes, le personnel, qu’est-ce qu’ils vont dire ? “. « Pas de souci, ils sont tous partis ». “OK, voilà j’suis à poil, tu gardes mon string, ?“ « Oui, oui, excuse-moi une minute, je reviens ».. Elle revient tellement bien, qu’elle a une caméra à la main. Et elle me filme, pour garder un bon souvenir de cette journée mémorable. Ça ne me dérange pas, au contraire, quelle attention touchante de sa part ! Physiquement (quoique) et psychologiquement , ça fonctionne bien entre nous. Je me sens vraiment cool dans la swiming-pool. A ce moment, j’étais loin de me douter que le paradis allait se transformer en……, tout simplement en enfer.  En enfer, en effet, car après être allé me rhabiller, je me dirige vers le bar, où j’ai le plaisir de retrouver Kenyatta assise sur son tabouret, un ver à la main… . Et là, je reste stupéfait car la voilà qui m’invective à voix haute: « Alors, tu es content de toi ?  Tu m’as eue comme tu as eue toutes celles que tu baisées à travers l’Afrique. Tu n’es qu’un con et un salaud, va te faire foutre, connard ! »                                      .  
Les yeux s’écarquillent et les oreilles se dressent dans l’assistance présente dans ce beau bar ; ils se dirigent vers moi. Stupéfait, j’encaisse le choc et furieux je lui réponds, je lui déverse une bordée d’amabilité concentrée. Kenyatta, la douce, la divine, s’approche alors tout doucement de moi, toujours debout en haut des quelques marches qui séparent le bar de la piscine. Elle me regarde de face, et soudain, frappé aux jambes je m’écrase par terre. Je n’ai rien vu, rien compris, mais je me retrouve impuissant (encore) allongé sur le sol. Toute l’assistance est pétrifiée. Je me remets difficilement sur pieds et une fois debout je la menace des pires avanies. Immédiatement elle réitère, et je me retrouve encore par terre, les quatre fers en l’air !                                        !                      ! 
Ça suffit comme ça, je commande au personnel du bar, d’intervenir et je clame bien fort que je suis handicapé de ma jambe droite. Alors qu’on arrête cette folle, et qu’on m’aide à me relever.  Seulement dans ma colère, je m’exprime en français et personne ne me comprend.  Sauf notre mentor, qui rapplique avec le personnel; ils se saisissent, de ma délicieuse compagne, et l’emmènent chez le directeur de cet hôtel feutré. Quant à moi après m’avoir aidé à me redresser, ils me conduisent vers une table basse, à l’écart, m’aident à m’asseoir et me demandent aimablement quelle boisson me ferait plaisir ? “Un jus de fruit de la Passion, amélioré au Djinn. Merci“. Je reste seul dans mon coin, à ruminer après les vicissitudes de l’existence, et la médiocrité de l’espèce humaine. Je suggère au chauffeur, resté à l’extérieur, et alerté par mon mentor, de me ramener à Chake-Chake. Mais il me demande d’attendre Kenyatta, qui ne devrait pas tarder, d’après ce qu’il en sait. Effectivement …au bout d’une heure, la star réapparaît accompagnée du Directeur. Elle a quand même l’air un peu gênée. Le Directeur plaide devant nous pour le pardon, et une sincère réconciliation. A laquelle, je me refuse, mais finalement Kenyatta me présente ses excuses, tant et si bien que je me récuse. Le directeur nous demande alors de nous faire la bise. Aussitôt dit, aussitôt fait, je lui roule une grosse galoche, en tournant sept fois ma langue dans sa bouche ; j’ai conscience qu’à chaque tour je risque le pire : la morsure, la mort sûre. En même temps que ce ramonage buccal, le désir monte en moi : le désir mu par la vengeance qui exige que je la prenne, là tout suite, avec une rage à consommer immédiatement par un ramonage anal qui lui fasse quand même un peu mal. Redoutant un geste fatal, c’est alors que le Directeur avec une grande courtoisie, nous raccompagne à la sortie du Manta Resort, et nous salue aimablement… 
« Nous vous remercions de votre visite au Menta Lodge. Au plaisir de (surtout ne pas) vous revoir »                                         . 
Dans la voiture ce n’est pas pareil : j’ai ordonné à la belle de s’asseoir devant, à côté de Khamis. Je projette de la débarquer à 10 km de là, au bout de la piste, dans un tout petit village, là où commence le goudron vers Chake-Chake.  Pour les 50 km restants elle devra se débrouiller elle-même. Lorsque j’ouvre la portière avant, elle flippe un max  (et elle n’a pas tort, les villageois très islamisés ne sont pas toujours très tendres avec les filles légères), elle a peur, me supplie, me dit qu’elle risque sa vie, puis me fait des promesses d’ordre sexuel, que ma discrétion légendaire m’interdit de rapporter ici. Khamis intervient, me confirme qu’elle risque sa vie, si je l’abandonne ici, etc.  Bon Prince, j’accepte de la ramener à la maison, où elle me promet les délices de Capoue, pendant mille et une nuits.                                       . 

Capoue, où il y a vingt-deux siècles, j’étais mercenaire dans les troupes : d’Hannibal, Hannibal, Hannibal, Hannibal, Hannibal, Hannibal !

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