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Kiribati Tahiti

Inondations aux Kiribati

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VIDEO SUR UN BARRAGE ANTI-INONDATION

Introduction: il y a 25 ans j’ai été consulté par le bureau français H2O, pour la rédaction d’une réponse à un appel d’offres émis par le gouvernement des Kiribatis.

Pour écrire notre proposition, il s’agissait d’abord pour nous, par une lecture attentive des TDF, d’appréhender la  problématique de l’alimentation en eau potable à Kiribati et plus particulièrement à Tarawa. 

Une seconde étape à consisté à rentrer plus en détail dans le  projet, à travers les pistes ouvertes par une bibliographie abondante, et aussi par des recherches sur l’internet.

Cette recherche documentaire nous a entraîné dans deux directions opposées mais complémentaires :

– premièrement une vue exhaustive : une meilleure connaissance de l’histoire évènementielle et de l’organisation politique de Kiribati, des conditions naturelles prévalant sur l’île (climat, géologie, hydrogéologie) , des aspects humains de base (organisation politique et sociale, droit administratif, droit coutumier), des risques et des besoins en matière de santé publique (particulièrement eau et sanitation ), des risques climatiques, de la pression démographique, des capacités dans l’île et au niveau des communautés…

Et finalement au fil des téléchargements nous avons mieux compris le contexte plus global dans lequel notre sous composante 3 : « amélioration de la durabilité des ressources en eau douce » trouve sa place.

– deuxièmement une vue précise et détaillée des ressource en eau et des systèmes d’approvisionnement (eau souterraine, eau de pluie, eau de mer), et de leur évolution de 1960 à 2008, ce qui est une bonne base pour comprendre le présent et participer aux évolutions futures.

Nous avons aussi compris que les intervenants officiels et privés, soutenus par les bailleurs de fonds internationaux, constituent tous ensemble un  pool de spécialistes faisant autorité, à l’échelle mondiale, sur le problème de l’alimentation en eau dans les atolls coralliens.

Nous aurons l’occasion, du moins nous l’espérons, d’exercer sur place à Kiribati nos talents d’ingénieur, mais toujours en commençant par regarder l’existant, pour continuer à intégrer les problématiques et mieux comprendre les approches et solutions mises en œuvre jusqu’à présent. Ce n’est qu’après, que nous serrons en mesure, comme nous y invite les présents TOR, de proposer des solutions, éventuellement parfois des innovations, techniques ou méthodologiques. Nous pensons qu’elles émergeront de notre compréhension des contextes, de nos discussions et interventions avec les intervenants donneurs d’ordres, partenaires et/ou bénéficiaires.

Une méthodologie dit-on, c’est une méthode et un outil.

La méthode sera pour nous de suivre les termes de référence.

Nos expats, et nos experts I-Kiribati, avec leur logistique constitueront la partie opérationnelle visible de l’outil. 

Leurs expériences individuelles, notre background, et nos compétences en constitueront la partie invisible, plus profonde.

Un peu comme un iceberg flottant sur la mer…

Ou une lentille d’eau douce flottant sur l’eau salée.

METHODOLOGIE PROPOSEE

Ground water assesment and devlopment (12)

Sélection préliminaires : nous relevons que le champ des investigations géophysiques concerne l’île de Tarawa (éventuellement dans son ensemble) et les îles proches de Tamana et Tabiteuea Meang.

Nous suggérons que la sélection préliminaire des endroits concernés soit effectuée selon une grille d’évaluation multicritères, à élaborer en priorité, en consultation avec PMU, WMU (MPWU), et qui devrait, en premier lieu prendre en compte des aspects tels que : dimensions des îlots (lentille probable), population (démographie motivation / adhésion au projet, revenus, capacité à s’auto-organiser), résolution du foncier, éloignement et facilités d’accès, facilités d’approvisionnement à partir de Tarawa.

Il faut souligner que les aspects sociaux sont fondamentaux et aussi importants que les aspects techniques : l’atteinte des objectifs du projet passe certes par la maîtrise technique de l’eau (extraction, stockage, distribution, exploitation) mais aussi et surtout par l’adhésion des villageois (sinon les installations sont abandonnées, voire sabotées).

A ce sujet nous avons pris connaissance du rapport de l’UNESCO : «  Groundwater recharge in low coral islands – Bonriki, South Tarawa, Republic of Kiribati – Issues, traditions and conflicts in groundwater use and management »

Après une première sélection, un calendrier de prise de contact avec les bénéficiaires du programme sera élaboré et une première série de visites entreprise selon une méthodologie précise, qui reste à définir en accord avec PMU, WMU (MPWU). A priori 3 thèmes seront alors développés en concertation avec les habitants :

–      enquêtes sur les puits existants (voir ci-dessus)

–      exposé du programme en vue d’obtenir le consentement formel des chefs de village et des propriétaires fonciers (18) pour développer les investigations sur les terrains présélectionnés,  concernés par les campagne EM et les 9 forages piézométriques).

–      engager du personnel comme  labour force de soutien au Consultant. 

A DEVELOPPER

Les investigations géophysiques électromagnétiques(12) (14) (32)

Elles seront conduites par réalisation de sondages électriques verticaux selon la méthode de Schlumberger (quadripôles). Il faut souligner que la configuration, au sein de la masse insulaire  d’une lentille d’eau douce (résistivité autour de 60 ohm-mètres) flottant au dessus de l’eau salée est favorable car nous sommes dans un empilement ce couches à conductivité croissante vers le bas. L’expérience acquise par le consultant d’hydroconseil permet d’appréhender l’ordre de grandeur des résistivités des différents milieux rencontrés, du haut vers le bas :

Sous solProfondeurSol sec ou saturéRésistivité en ohms x mètres
superficielle0 à 4 mètressol sec de surfacesup. à 100 ohm-métres
mi-profonde4 à 25 msaturé :lentille d’eau douce40 à 60 ohms x m
profondeSup à 25 mSaturé : eau salée0,5 à 4 ohms x m

Les couches supérieures peu épaisses et faiblement conductrices ne masquent pas les couches inférieures: les logs des sondages électriques interprétés en diagrammes 3 couches révèleront clairement dans ce cas d’espèce, le passage de l’une à l’autre, et en particulier la profondeur moyenne de l’interface eau douce – eau salée. Cependant, l’exploration de la zone de transition nécessitera un schéma d’interprétation plus fin.

A regarder en plein écran. Magnifique.

Les sites d’investigations géophysiques seront sélectionnés parmi les îlots existants, en fonction de leurs dimensions et de leurs populations. Normalement les localisation sur South Tarawa sont exclues (excepté Tamaiku).

SUBMERSION

Iles:
* Abanuea (submergé depuis 1999
du aux changement des courants océaniques)
* Abaokoro
* Abatao
* Bairiki
* Betio
* Bikeman Island ((submergé depuis 1999
du aux changement des courants océaniques)
* Biketawa
* Bonriki
* Buariki
* Buota
* Kainaba
* Marenanuka
* Na’a
* Nabeina
* Notoue (Eretibou)
* Nuatabu
* Tabiang
* Tabiteuea
* Tabonibara
* Taratai
* Tearinibai
* Tebua Tarawa (submergé depuis 1999
du aux changement des courants océaniques) 
* Temaiku
 
Towns and villages
* Abatao
* Bairiki(520659) 
* Bikenibeu
* Bonriki
* Buariki
* Buota
* Eita, Tarawa(6119264) 
* Marenanuka
* Taborio
* TeaoraerekeIslets* Abanuea (submergé depuis 1999
du aux changement des courants océaniques)
* Abaokoro* Abatao* Bairiki* Betio* Bikeman Island (now submerged   due to changing ocean currents)* Biketawa* Bonriki* Buariki* Buota* Kainaba* Marenanuka* Na’a* Nabeina* Notoue (Eretibou)* Nuatabu* Tabiang* Tabiteuea* Tabonibara* Taratai* Tearinibai* Tebua Tarawa (submergé depuis 1999 du aux changement des courants océaniques)* Temaiku 
Villes et villages* Abatao* Bairiki(520659) * Bikenibeu* Bonriki* Buariki* Buota* Eita, Tarawa(6119264) * Marenanuka* Taborio* Teaoraereke
Liste des îles, dont certaines submergées en 1999. 18 ans après la rédaction de cette étude en 1981.

Sur la base de notre expérience, on aura une première estimation de la profondeur H de l’interface, sur un atoll de largeur L, en prenant H = L / 50.

Sur la base de cette première sélection, on effectuera alors sur chaque ilôt une campagne complète de reconnaissance par sondage électrique type Schlumberger, disposés selon une maille carrée de coté L/5, soit 25 sondages par site. Des traînées électriques permettront le cas échéant de préciser l’étendue en plan de certaines anomalies. 

21 – Le rapprochement des résultats des sondages électriques, avec les coupes des forages verticaux permettra une meilleure interprétation. On sera ainsi en mesure, de livrer sur chaque îlots la morphologie de la nappe, la carte des iso-profondeurs du toit et du fond de la lentille d’eau douce et ainsi d’en calculer, par intégration le volume.

Ceci nous engage à rechercher parmi les ilôts de Tarawa, ceux qui présentent au moins une largeur de 200 mètres, et une longueur avérée entre 2 bras de mer (hoa).

Exemple extrait du document : Groundwater Training Course, SOPAC, 

En option de contingence, il est envisagé aussi des investigations dans l’île de Tamana et les îlots deTabiteuea Meang. La question du transport change d’échelle et des coûts additionnels seront prévus.

Mesures dans les puits (12)

Elles seront réalisées en priorité, car elles peuvent permettre d’identifier rapidement les zones déjà contaminées par le sel. Lors du passage à chaque puits désignés, en plus des prélèvements d’eau, on effectuera une enquête auprès des utilisateurs. L’hydrogéologue sera donc accompagné par notre assistant en consultation villageoise.  Un questionnaire formaté sera élaboré et soumis à WEU, MPWU. Il portera sur l’ensemble des aspects liés à la qualité de la nappe, à son usage, à la santé de la famille.

Les appareils mis à disposition du Consultant seront utilisés par l’hydrogéologue, et son assistant, en concertation avec WEU, MPWU. 

Les valeurs enregistrées pour chaque détermination physique, sanitaire ou sociale seront stockées dans une base de données (nous utilisons File Maker FMpro10 Advanced), y compris les photos. Les fonctionnalités de stockage d’enregistrements, de recherche et de tri rendent cet outil beaucoup plus performant qu’un simple tableur Excel (par contre l’intégration des tableaux existants saisis sous Excel est prévue).

L’utilisation de la base Mapinfo permettra aussi d’attacher à leurs coordonnées géographiques, les paramètres relevés en tout point du projet.

L’élaboration des modèles de saisie serait effectuée en collaboration avec WEU, MPWU.

Le staff de WEU recevra en premier lieu une formation à l’utilisation de la base de données, et pourra participer, s’il le souhaite, au travail de saisie des données de terrains et des photos, de recherche et de tri, ainsi qu’à l’édition de rapport statistiques de synthèse. 

Sécheresses et résilience

D’après Esmeralda Longépée

(SSE = Système SocioEconomique)

  1. 16  La sécheresse est généralement associée à une période assez longue au cours de laquelle l’humidité des sols et les stocks d’eau sont plus faibles que les niveaux habituels auxquels sont adaptés les systèmes locaux (White et al., 1999). Les spécificités physiques des territoires atolliens les rendent particulièrement sensibles aux sécheresses. Les îles basses et étroites de ces atolls présentent un système de ressources terrestres restreints (Duvat et Magnan, 2010 ; Spennemann, 2006). L’eau douce est uniquement présente sous la forme de lentille souterraine surmontant l’eau de mer plus dense (figure 4). Les sols des atolls sont pauvres, peu développés et fortement alcalins (Woodroffe et Biribo, 2011). Le système agroforestier, dominé par l’exploitation des cocotiers, a été développé par l’homme à partir de la faible diversité floristique offerte par ces îles. La sécheresse, en diminuant l’épaisseur des lentilles d’eau douce et en augmentant leur salinité, impacte les espèces agroforestières qui y plongent leurs racines (White et al., 2007b). 

Figure 4 : Coupe transversale, verticalement exagérée, schématisant la structure de la lentille d’eau douce d’une île récifale.

Conception inspirée de White et al., 2007
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 En dehors de l’eau souterraine, les habitants capturent aussi l’eau de pluie. Depuis quelques années, les bâtiments avec un toit imperméable4 sont peu à peu dotés de récupérateurs d’eau pluviale. Les récupérateurs personnels sont surtout présents à Tarawa (figure 5), les atolls ruraux en sont pourvus au niveau de quelques bâtiments publics et religieux. Les fortes densités sur Tarawa et les risques d’épidémies associés aux pollutions ont nécessité la mise en place d’un service de distribution de l’eau (White et al., 2007b). Ce service est aussi en charge de la gestion de la lentille d’eau douce qui sert à approvisionner les abonnés. Plus de la moitié des foyers tarawans est approvisionnée par de larges lentilles d’eau douce protégées par une réserve naturelle des pollutions induites par les activités humaines. Sur Beru, la majorité des foyers dépend de leur puits. 

Figure 5 : Principale source d’eau consommée par les foyers de Tarawa et de Beru. 

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Conclusion 

  • 52  Face à la complexité des SSE atolliens, le cadre théorique de la résilience permet, à partir de la modélisation de la structure des SSE, de réfléchir sur leur comportement en période de sécheresse. Les méthodes du géographe s’intègrent bien dans cette approche systémique en apportant les éléments nécessaires à la réalisation de digrammes de boucles causales retranscrivant la structure dynamique des composantes du système affectées par les sécheresses. Les SSE atolliens des Gilbert sont résilients à la sécheresse : que le SSE soit urbain ou rural, les effets de la perturbation sont absorbés et les réorganisations entreprises permettent le maintien de l’identité du système. Bien que tous deux résilients aux sécheresses, les atolls de Tarawa et de Beru présentent des différences dans leur assimilation et leur réaction à la perturbation. Sur Beru, le système de fonctionnement apparaît propice à la résilience aux sécheresses. Sur Tarawa, la résilience du système face à la perturbation à tendance à s’affaiblir en raison des nombreux autres problèmes auxquels sont confrontés l’atoll. Le fait que l’urbanisation tend à favoriser l’augmentation des risques a déjà été mis en évidence (Pigeon, 2005). Malgré tout, cet accroissement de l’exposition est en partie contrecarré par le développement de politique de gestion des sécheresses. Contrairement à d’autres perturbations affectant le pays, les sécheresses sont gérées en interne, les agences internationales interviennent peu. Le gouvernement central n’intervient pas non plus dans les atolls ruraux alors que ceux du sud de l’archipel sont les plus sévèrement touchés. Le seul jeu d’échelle qui s’opère a lieu à Tarawa où le gouvernement surveille l’évolution des effets de la perturbation par le biais du comité dédié.
  • Si le système était affecté par une sécheresse exceptionnelle, peut-être que ces effets remettraient en cause ce sentiment de résilience à l’événement. 
  • Ces résultats mettent en évidence la forte emprise des sécheresses dans le développement de ces atolls. Par leurs effets sur les ressources naturelles des atolls, elles sont, au même titre que l’érosion et la submersion, une perturbation menaçant l’habitabilité des territoires atolliens dans le contexte incertain du changement climatique. Pour l’instant, les études réalisées à Kiribati sur les effets des sécheresses sur les lentilles d’eau douce ce sont focalisées sur Tarawa (White et al., 2007b, 1999). Même si les atolls ruraux des Gilbert sont résilients à la perturbation, la surveillance de leurs larges lentilles d’eau douce faciliterait le suivi des effets des sécheresses. Que ce soit dans l’atoll urbain ou dans les atolls ruraux, on peut aussi noter un déficit d’études sur l’impact des sécheresses sur la végétation. L’effort scientifique relatif au changement climatique se focalise sur l’élévation du niveau de la mer et les perturbations qui lui sont associées alors que les pays atolliens ont besoin d’expertises sur l’ensemble des perturbations d’origine météo- marine (à voir sur YOU TUBE. Tapez ENSO) qui les affectent afin d’intégrer des mesures adaptatives dans leur projets de développement.  

Le projet SAFE de l’Union Européenne

pour Kirimati Island

https://spc.int/sites/default/files/tenderfiles/2023-05/Annex%20to%20ToR%20-%20Kiritimati%20Island%20Water%20Project%20-%20Project%20Brief.pdf

Note sur le programme SAFE à Kiribati:

En tant qu’état-atoll, Kiribati est face à un chalenge :  assurer la délivrance durable de l’eau potable à ses citoyens, en 2017 avec seulement 44 % de la population rurale accédant au minimum au besoin en eau potable. L’accès à l’eau est un chalenge particulier dans le plus grand au monde des atolls coralliens : comme n’importe qu’elle des îles inhabitées dans le Pacifique, l’île de Kiritimati, est soumise à des pluies aléatoires variables, de plus très vulnérable aux périodes de sécheresse résultant des occurrences de la Nina.

La seule ressource fiable en eau potable pour Kiritimati -7500 habitants – est l’eau souterraine localisée dans de fragiles et étroites lentilles d’eau douce. Le Gouvernement de Kiribati (GoK) a retenu Kiritimati en tant que centre de croissance pour le pays avec la récente attribution de 2000 nouveaux baux. Cela contribuera à une augmentation de la population significative dans les prochaines années, mais en mettant la pression sur les actuelles ressources en eau. Une utilisation prudente et optimale de ces ressources est vitale pour le développement durable, de Kiritimati et Kiribati, toutes deux ensembles.

De 2013 à 2018, la Commission du Pacific Sud (SPC) a travaillé avec le GoK’s Ministry of Line et Phoenix Islands Développement (MLPID), ainsi qu’avec d’autres ministères, et des communautés de Kiritimati et du secteur privé, grâce à un Fond de EUR 4,5M attribué par l’Union Européenne pour l’amélioration de la fourniture d’eau potable (Kiritimati Islands Project). Le projet consiste en des améliorations importantes de l’infrastructure de fourniture d’eau potable, spécialement dans les communautés de London and Tennessee. Cependant des améliorations futures dans les infrastructures de distribution d’eau à Kiritimati sont requises pour assurer à long terme la résilience malgré la population croissante et promouvoir le bien être sur l’île.

Objectifs

Durant ces 5 dernières années (Nov 2019 to Oct 2024)  des fonds de l’EU (6,2M), et de MFAT (1,2 M) ont financés une partie du projet de partenariat entre  l’EU et KIRIBATI pour un développement socio-économique soutenable et inclusif.

L’objectif global de ce partenariat est de soutenir Kiribati dans l’élaboration d’une meilleure résilience au climat et dans la création d’une grande économie sociale.

L’objectif spécifique est l’amélioration des services et biens fournis par le secteur public. Avec focus sur l’eau et la sanitation dans les Îles de la Ligne.

L’Union Européenne a été partenaire bilatéral avec le gouvernement de Kiribati pour fournir la Composante 1 de ce partenariat axé sur l’amélioration du Management des Finances Publiques (PFM) pour un développement inclusif.  

La Commission du Pacific Sud est en charge de la Composante 2 du partenariat, visant à améliorer l’accès à une eau potable et durable sur l’île de Kiritimati.

UNICEF réalise les Composantes 3 et 4 dédiées à l’élaboration d’une meilleure résilience à travers l’amélioration de la sanitation dans les Îles de la Ligne.

N.B. Population de Kiritimati en 2020 : 7369.

Bonriki

Les eaux souterraines dans les lentilles d’eau douce peu profondes sont la principale source d’eau potable pour de nombreux petits pays insulaires. Étant donné que les lentilles avec des volumes importants d’eau potable accessible et non polluée sont de plus en plus rares dans les régions à croissance démographique rapide : les zones de terres fermes associées aux eaux souterraines peu profondes utilisées pour les systèmes publics de distribution de l’eau sont souvent  restreintes et leur utilisation par les propriétaires traditionnels interdites.

Une étude de l’UNESCO sur la recharge en eau de pluie d’une lentille d’eau douce à Bonriki (atoll de Tarawa, République de Kiribati ) a examiné les questions liées à la création et à la gestion des réserves d’eau.

  • Bonriki a été choisi et déclarée réserve publique d’eau en raison des fortes pressions exercées sur les eaux souterraines et les ressources foncières dans la ville de Tarawa Sud, la capitale de Kiribati.
  • L’objectif de cette composante du projet était d’impliquer la communauté locale, et d’identifier les problèmes socioculturels locaux en matière de:
    – gestion et propriété des terres, et des eaux souterraines, en particulier sous des précipitations variables,
    – les suggestions des propriétaires fonciers locaux au sujet de l’étude ont été prises en compte.
  • Un examen de la législation et des arrangements institutionnels relatifs aux ressources en eau a révélé un manque de clarté des rôles et des responsabilités en raison de l’absence de lois générales sur les ressources en eau.
  • La situation a été encore compliquée par le fait que le gouvernement n’avait pas finalisé les accords de location de la réserve d’eau avec les propriétaires fonciers, bien que la réserve soit utilisée pour le pompage de l’eau depuis la fin des années 1970.
  • En l’absence d’accord juridique entre le Gouvernement et les propriétaires fonciers, ceux-ci sont maintenant en position de force en ce qui concerne l’accès et les pratiques d’utilisation des terres sur leurs terres familiales traditionnelles qui constituent les réserves d’eau. Inversement, cela signifie également que l’utilisation publique actuelle et continue des réserves d’eau, pour fournir de l’eau via le système d’eau distribuée au grand public, est dans une position précaire.
  • Les attitudes et les aspirations des petits États insulaires en développement ont évolué dans des communautés de subsistance à faible densité. Celles-ci sont de plus en plus en contradiction avec les exigences de planification des sociétés urbanisées à forte densité telles que Tarawa Sud. L’absence de législation complète sur l’eau et d’accords juridiques, combinée à un manque de clarté des rôles et des responsabilités des agences gouvernementales dans le sud de Tarawa, sont des indicateurs des tensions entre le passé de subsistance et l’avenir urbain auxquels sont confrontées de nombreuses communautés sur les îles coralliennes. Dans ce contexte, les organisations régionales, telles que la SOPAC, pourraient aider à combler ce manque d’expertise et à mettre l’accent sur le renforcement des capacités: les responsabilités en matière de protection continue des réserves d’eau et de surveillance de la durabilité de l’extraction des eaux souterraines sont des questions clés. Dans l’étude de cas « Bonriki », cette protection à été considérablement compromise par le vandalisme continu des forages de surveillance de la salinité et les pratiques inacceptables d’utilisation des terres par les propriétaires fonciers locaux exacerbés par le fait que les contrats de location entre le gouvernement et les propriétaires fonciers n’avaient pas été finalisés. Des réunions formelles et informelles avec les anciens du village de Bonriki et les propriétaires fonciers traditionnels de la réserve d’eau, ont révélé que l’étude sur la recharge des eaux souterraines faisait involontairement partie d’une lutte plus large. La communauté de Bonriki demande en effet au gouvernement une compensation financière et sociale accrue, en raison de la création de la réserve d’eau et d’un aéroport international sur ses terres. Le vandalisme des infrastructures, tant à la réserve d’eau qu’à l’aéroport voisin, est symptomatique du mécontentement général et de l’anxiété. Et finalement il n’a pas été possible de résoudre le différend en cours avec le gouvernement.
  • Affaire à suivre…..

TUVALU

/ DRAGUE SUCEUSE EN ACTION

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