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Madagascar 1995

Ils creusent depuis des générations, le tronc des baobab pour y stocker l’eau de pluie! Durée: 18 minutes

Ayant démissionné de ma mission à Mayotte, je profite de la proximité de Madagascar pour aller rendre visite à mon ami Gilles Saulnier. Avant de rentrer en France, pour enchaîner sur une nouvelle mission au Mali.
Nous partons donc tous les deux, Bintou et moi-même, après en avoir avisé le commandant en chef de la police (française) de Mayotte.
En effet Bintou pensait que j’allais y aller tout seul et ainsi que je l’abandonnerai à Mayotte. Elle en avait parlé, à sa copine (celle qui me détestait) qui lui avait conseillé de porter plainte. J’avais donc été surpris de voir se pointer chez moi le commandant. Et je lui confiais que mon projet initial était d’y aller tout seul, une semaine et de revenir à Mayotte ensuite, d’où nous pourrions organiser notre départ ensemble pour la France. En somme je voulais m’accorder une petite récréation en célibataire, à Nosi-Bè, mais puisque Bintou le prenait mal, je décidais sur le champ de l’emmener avec moi.

Comme nous avions chacun un billet aller/retour de Mayotte à Paris, nous reviendrons ensemble, à Mayotte, d’ici une ou deux semaines, pour prendre rapidement ensemble l’avion vers Paris.
OK, pour le commandant tout est clair et il nous souhaite de bonnes vacances à Madagascar.

C’est mon ami Gilles qui nous attend à la sortie de l’aéroport d’Ifato, avec à ses cotés sa tendre épouse malgache.
Après les effusions d’usage Gilles nous conduit à son petit restaurant près justement de l’aéroport. Nous sommes en pleine forme car le voyage n’a duré qu’une heure à peine.
Le bar/restaurant est simple et sympa. Tous les clients, au lieu de se cramponner chacun de son coté au comptoir, s’assoient ensemble sur les bancs autour d’une grande table.
C’est l’heure de l’apéro, alors allons y . Je suis, à l’époque un solide buveur, mais Gilles me dépasse facilement d’une bonne longueur. La boisson locale, dont tous les malgaches usent et abusent c’est le Mangoustan, le fameux rhum de Madagascar. Ça se boit sec dans un petit verre, avec une rondelle de citron vert.
Moi, je le réserve plutôt pour le digestif. Mais j’en prends quand même une bonne dose allongée de coca-cola (on appelle ce cocktail: un mazout!).
Et on est content de se revoir, on parle bien sûr de notre passé commun à Uvira, mais aussi de nos projets futurs.

Gilles est heureux à Madagascar, depuis 3 ans déjà, et il envisage de déménager sur l’ île Nosy-Bé, au village touristique d’Ambatalaoka, où il projette l’achat d’un terrain pour y bâtir et exploiter une pension de famille.
« Excellente idée Gilles! Et comment vas tu faire pour alimenter ton hôtel en eau potable? ».
 » Justement, je compte sur toi pour trouver la solution. En tout cas, il y a à proximité, deux hôtel pour touristes ; ils ont donc su trouver la solution pour le problème de l’eau ».
« OK, Gilles, et c’est loin Nosy-Bé? »

https://voyage-madagascar.org/nosy-be-madagascar

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nosy_Be

Nous sommes donc parvenus, un peu avant le crépuscule, à Nosy Bé. Et nous sommes ce soir, sur la plage d’Ambatalaoka (prononcer Ambatalouk) à contempler le coucher de soleil.
Je regarde Bintou, muette et souriante, heureuse d’être là, ici et maintenant, avec moi, avec mes amis qui nous accueillent si gentiment.
Ce soir, c’est moi qui invite à dîner sur le bord de la plage, à l’hôtel. Et cette nuit nous dormirons chez Gilles et Lalao, charmante ambassadrice de l’ethnie sakalave, descendue des plateaux voici quelques années pour s’unir, pour le meilleur et pour le pire, à mon copain G.Saulnier.

https://www.youtube.com/watch?v=WObHHV-bWmc


Après le petit déjeuner continental, nous nous transportons, « pedibus cum jambis », sur le terrain que Gilles à acquis en vue d’y construire sa pension de famille.

Et voici comment se présentent les lieux: une pente aride assez prononcée, au pied de laquelle, une portion de terrain plat le relie directement à la plage. On monte directement en haut pour avoir une vue bien dégagée sur la propriété, et surtout, sur les environs, où j’espère découvrir, potentiellement d’éventuelles ressources en eau, ou du moins des indices.
Hélas, rien à l’horizon, que des terres érodées, bosselées, arides et dépouillées de toute végétation. On pourrait à la rigueur y faire un forage vertical, suffisamment éloigné du rivage, pour éviter la contamination par l’eau de mer. Mais Gilles n’est propriétaire que d’une parcelle proche de la plage, et il n’est même pas certain qu’un tel forage recoupe un écoulement d’eau souterrain.
Autre difficulté: la construction des bungalows sur une pente prononcée nécessiterait des terrassements importants et l’accès ne pourrait se faire que par des escaliers. Bref le terrain, relativement exigü, ne se prête pas vraiment à la construction d’un hôtel, fût-il même de petite taille. Bon, soyons optimistes, on décide avec Gilles d’aller à l’heure de l’apéro, se renseigner auprès des deux hôtels de la plage, sur la manière dont ils sont alimentés en eau potable.
En attendant allons visiter la capitale de Nosy Bé, j’ai nommé Hel-ville.

Hell-Ville est une ville de Madagascar située sur la côte sud de l’île de Nosy Be, dont elle est le chef-lieu. Fondée par les Français en 1841 en l’honneur du gouverneur de La Réunion, le contre-Amiral Anne Chrétien Louis de Hell, Hell-Ville est une des plus anciennes cités coloniales de Madagascar. La ville compte en 1995 plus de vingt mille habitants.

Dans l’avenue principale, je trouve un garagiste qui loue des motos style enduro. Je m’approche et je discute moto avec lui. Il me propose une excursion dite la boucle des 7 volcans. Il s’agit de monter jusqu’au faîte du cratère dechacun des 7 volcans, par des sentiers un peu techniques. On débouche alors, pour chaque volcan sur le sentier touristique qui  fait le tour du cratère, que l’on peut parcourir à moto, à vitesse réduite, car à l’intérieur c’est le précipice qui tombe sur le lac emprisonné au fond de la caldeira. Evidemment, du haut on a une belle vue qui s’étend jusqu’aux plages du littoral.
Mais il faut, bien sûr un guide à moto pour m’accompagner dans une telle balade à travers l’île, qui va durer 3 heures, voir plus. Et c’est lui qui fera le guide, si je suis d’accord pour le prix global qu’il m’annonce séance tenante.
Pas de problème, « OK! ».

Cette photo en souvenir de mon copain Marco, qui avec la moto a su booster ma vie à 50 ans.

Cette photo en souvenir de mon copain Marco, qui avec la moto a su booster ma vie à 50 ans.

Maintenant, nous allons retourner vers Ambatoala, et prendre l’apéro dans les deux hôtels touristiques, où j’enquêterai sur leur alimentation en eau.

Et on  en profitera pour prendre l’apéro car nos gosiers commencent à s’assécher.

Nos compagnes, assez peu branchées par l’hydraulique retournent à la maison, pour revenir  peu après dans leur maillot de bain, qui souligne à l’envie leurs formes sexy que nous aimons tant. 

Accoudés au bar du « Baobab », nous échangeons des confidences sur Bintou et Lalao. De manière assez surprenante, Gilles me confie qu’il n’est pas si heureux que ça avec sa femme : celle-ci le trompe depuis deux années maintenant, avec un belge, banquier à Tananarive.

Une fois de plus, l’amour est le plus fort, alors comme il aime Lalao il accepte la situation. Mais on peut le comprendre ce n’est pas très facile à vivre. Alors lui qui buvait déjà pas mal, a de ce fait augmenté la dose : pastis, vins, Mangoustan, whyskies…etc.  Et maintenant il est sérieusement malade, et est obligé de retourner en France pour  se faire examiner et si nécessaire pour se faire opérer. Il me parle aussi d’une petite fille, que sa femme a eu, mais on ne peut pas savoir qui est le père, lui ou le belge ? Eh bien, lui s’occupe de cette jeune enfant et la considère, depuis sa naissance comme sa fille.
Plus intime, Gilles me demande, à mon retour en France, d’avoir gentillesse d’acheter et de lui envoyer un vibro-masseur pour égayer ses ébats sexuels avec Lalao, me précisant qu’il faut un modèle discret, de la taille d’un stylo à bille quatre couleurs, par exemple, pour faciliter le passage en douane. No problem, Gilles, je vais m’en occuper.

Bon, c’est mon tour de lui raconter ma vie avec Bintou. 
Elle est nigérienne, et je l’ai connu à « la Corniche » , un bar restaurant de Niamey, la capitale. Je venais de me séparer d’Awa, la guinéenne, qui se montrait un peu trop volage à mon goût. Après deux ans de vie commune ça laisse des traces, et je n’avais pas trop le moral, ces derniers temps. Alors Bintou tombait à pic, belle, jeune, bla, bla, bla… (en tous les cas, moi, je la désirais, dès la première fois qu’elle m’abordait à la Corniche). Et, c’est comme cela la plupart du temps, nous avons passé la nuit ensemble, et depuis nous ne nous sommes plus quittés. A tel point que moi aussi je m’étais marié, plusieurs fois avec elle.
Cependant il y  avait des accros à notre union. Des engrenages pernicieux, dont j’étais souvent le point de départ. 
Mais quand même ! 
Tout récemment, à Mayotte, Bintou et moi, nous avions retrouvé un ami rencontré au Niger, jeune ingénieur hydraulicien, en poste à la compagnie générale des eaux à Mamoudzou. Marié lui aussi avec Oumou, une nigérienne qu’il avait rencontré, lui aussi, à la Corniche. 
Et voilà que quelques jours après notre rencontre à Mayotte, il me confie, d’homme à homme, que le soir où j’arrivais de Bamako, et me pointais à la Cascade, où je pensais la retrouver, et où je l’avais attendue plus de deux heures,  il m’avoue qu’elle était avec lui, dans son lit… !
Je le remercie de sa franchise, ça m’étonne un peu, et ça me fait changer mon regard sur elle.  Ça ne m’a pas fait plaisir c’est clair, mais avec la différence d’âge, c’est inévitable !
Il faut se faire une raison.

Maintenant Gilles m’explique qu’il connaît bien la propriétaire d’un bar-restaurant plutôt spécial, et qui jouit, chez les initiés d’une certaine réputation à Madagascar. La spécialité de ce bar n’a rien à voir avec la rougaille nationale: il y est proposé des rencontres agencées de la manière suivante: un homme , un client avec un nombre de filles compris entre une et quinze gazelles.
Lui, il y va de temps en temps, ça sort de l’ordinaire….Et il se propose de me présenter à la patronne (de me servir de caution morale, en quelque sorte).
Est ce que ça m’intéresse?
Il peut arranger ça sur rendez vous passé avec un simple coup de fil (pour préciser le nombre de compagnes souhaité) dès qu’on sera retourné à Antananarivo?
C’est marrant, ça me rappelle le jour ou à Nairobi, alors que nous étions en « relief of stress », dans un hôtel Hilton, il s’était pointé dans ma chambre avec une grosse patapouf qui l’avait fellationné de manière magistrale. Il en était encore tout ému, et voulait me faire profiter de l’aubaine, pour élargir l’éventail de mes sensations.
Voilà qu’il recommence avec toute une équipe de partenaires!
Moi, il ne m’était arrivé que deux ou trois fois dans ma vie, d’opérer simultanément avec plusieurs partenaires féminines. Mais franchement j’avais pas trouvé ça génial. Mais pourquoi pas? Avec 7 ou 8? Gilles m’indique son record: 14 à la fois!
Mais ce jour là, ajoute-t-il, la patronne était furieuse et l’avait traité de tous les noms, quoique lui fournissant elle même suffisamment de partenaires pour constituer une équipe de rugby!
« Ecoute Gilles, merci de ta suggestion, je n’ai rien contre, toujours intéressé par de nouvelles expériences ».
« Mais présentement je suis avec Bintou, elle est très fragile (deux tentatives de suicide à Mayotte) et c’est pas le moment de lui faire un coup tordu ».
Une autre fois peut-être. J’aurai sûrement l’occasion de revenir à Mada, ce n’est que party remise! »

A notre retour en France, je passe à Paris, chez Louis Berger, où Le Norcy m’indique que ma mission au Mali est bien confirmée et me demande de me tenir disponible en France, pour un vol prochain vers Bamako.
En attendant, Bintou va rejoindre sa famille à Niamey; je lui ferais signe, dès que je serais installé à Bamako.
Je reste donc en attente à Hyères, près de ma mère, et soudain je me rappelle du service que Gilles m’avait demandé. Je vais donc à Toulon, et m’introduit dans un sex-shop, où je formule la demande de mon pote: un vibro-masseur discret, ressemblant si possible à un stylo à bille!

« Cher Monsieur, nous avons cet article, mais nous vous conseillons un accessoire bien plus attrayant pour votre épouse malgache. Et il retire de la devanture, un phallus énorme, d’au moins 60 cm de longueur (ce qui est une taille respectable, n’est ce pas?). Il m’en détaille l’usage: vibrations, avec leurs amplitudes (exprimées sur l’accélérateur en millimètres), et leurs fréquences (exprimées en Hertz: 10 Hz=10 vibrations /seconde). Nulle doute qu’en utilisant judicieusement les variateurs électroniques, madame Gilles ne réalise la transformation quantique, c’est à dire qu’elle ne se transforme en ondes multiples, sans doute, avec une composante sonore affirmée.
Impressionné par l’objet inanimé (mais avait-il donc une âme?), je pense que cette grosse biroute offrira plus de plaisir à Lalao (Madame Gilles), qu’un minable petit stylo à bille.

Et s’agissant de Gilles, ça lui fera plaisir de faire plaisir à sa femme en lui faisant un cadeau, qui lui donnera du plaisir.

Ce qui achève de me convaincre, c’est l’emballage pour l’expédition à Mada que me propose le vendeur: une banale poubelle en plastique vert. Et pour le conditionnement de l’objet dans la poubelle, démonstration à l’appui:
Poser le couvercle à l’envers sur le sol, présenter le Zgeg avec sa ventouse en bas, et l’appliquer par une poussée modérée sur la face interne du couvercle. Refermer le couvercle sur la poubelle et le sceller avec du gros scotch gris.
Ainsi à l’ouverture, en saisissant le couvercle pour ouvrir, le bénéficiaire verra surgir dans sa main mon incroyable cadeau. Bon, tout ça coûte un peu cher, mais pour faire un bon cadeau à un bon copain, pourquoi pas?
Et le vendeur me fait l’emballage, l’adresse sur le flanc de la poubelle, les documents d’expédition dans leur pochette. Je fais le chèque, et bingo c’est parti pour Madagascar, bénéficiera Gilles Saulnier.

Hélas, emporté par le gag, j’avais oublié les douaniers….
(La suite au prochain numéro).

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