Catégories
Maroc

Le baptème d’ Imane

Le baptème d’Image

Le baptème d’Imane
Imane est la fille de mon fils, elle est née le 2 mars 2001.
Mamou, la maman a de nombreux amis nigériens au Maroc, elle les a donc invités au baptéme à partir de 9 h. Ils sont venus, la plupart en couple. Nous avons, un haut gradé de l’armée nigérienne en mission au Maroc, avec sa femme, et pour le reste une petite communauté de nigériens du Maroc vivant regroupés dans un quartier proche de chez nous. Ils sont en tenues traditionnelles festives, toutes de la même coupe et du même tissus.
Mon fils et moi, portons sans nous être concertés deux costumes semblables: tissus et coupe de classe internationale, et couleur blanc cassé.
Ma maison, où se déroule la fête est située au bord de la plage, avec un jardinet donnant sur le littoral, à coté du restaurant de Ahmed: le Miramar, du nom de la plage au joli temps du protectorat. La plage est noire de monde parce que c’est la plage la plus proche de Rabat, la capitale. Et que nous sommes en plein été.
A l’heure du repas, Mamou et Fatima nous servent le délicieux plat national sénégalais, le fameux Thiéboudienne. L’ambiance est typiquement nigérienne c.a.d. un peu guindée, chacun sur son quant à soit, et la conversation concerne ceux qui ne sont pas là pour l’entendre, et plus particulièrement leurs défauts. Pour leurs qualités…on verra plus tard. 
Puis finalement après le fofo, un dessert à base de manioc et de sucre, les nigériens s’en vont et prennent congès avec des salamecs qui ne tarissent pas.
Une heure après ce sont mes invités marocains, dont les deux chauffeurs Mustapha et Hassan. Le vin coule à flot, et soudain Mustapha propose d’aller chercher son groupe de danseurs Gnaouas. 
Les Gnaouas dancent en général en ligne, en chantant fort des rythmes syncopés, tout en agitant des castagnètes géantes, en fer, une dans chaque main. Les marocains adorent en général les Gnaouas, à cause de leurs rythmes endiablés.
Mustapha est de retour avec un groupe d’une vingtaine de musiciens qui entrent en ligne, en dansant, au rytme dément de leurs instruments. Je sers à boire à tout le monde, l’ambiance monte, elle est chaude grâce aux Gnaouas, arrivés dejà un peu enivrés car ils venaient de célébrer une de leur fête traditionnelles. Il y a entre les chants et les rythmes des castagnètes une énergie envoutante !
Rapidement des baigneurs venus de la plage approchent, s’accoudent à la barrière du jardin, et commencent à danser. Ils kiffent les Gnaouas à fond, ils se déchaînent comme des fous, dans des contortions grandiloquentes, et en alternance tous lèvent leurs bras en l’air au dessus de leur tête, puis tournent sur eux mèmes, lentement mais toujours en rythme et le sourire au lèvres, enclaquant des doigts. Comme le font habituellement leurs femmes, en pareille circonstance.
Aprés nous faisons griller des quartiers de boeuf, gros morceaux de barbaque amenés par les Gnaouas, sortant juste de leur fête annuelle avant de nous rejoindre ici sous la conduite de Mustapha. Ils y ont sacrifié un taureau! Avec le barbecue, et la chaleur qui s’en dégage, augmentée par les rayons du schimb’s, le soleil, les invités ont soif. Heureusement que nous avons achetés deux tonneaux, ce matin: du rouge et du rosé.
Le repas terminés, nous sommes tous fin saouls, et une idée sympathique me vient en tête: allons danser, les pieds dans l’eau, nous tous ensemble, les Gnaouas en tête. Nous avons 200 mètres à parcourir le long de la plage pour arriver au Miramar, dont la terrasse est remplie de convives.
Un, deux, trois partez, et notre groupe d’une cinquantaine de personnes, se met en route, tous dansant à qui mieux-mieux, et moi je suis en tête, là où Mustapha m’a placé.
Immédiatement d’autres marocains se joignent à nous et constituent une seconde ligne, paralléle, qui chante et qui danse…..et qui se joignent à nous. 
À l’arrivée au Miramar nous frôlons la centaine de danseurs. Rendus fous par le rytme insensé des Gnaouas, les convives à leur tour se lèvent des tables comme un seul homme, et dansent, dansent, dansent.
Nous sommes maintenant au moins 200 à danser comme des fous, en rythme avec les Gnaouas sur et autour de la terrasse du Miramar.
Ahmed le patron, m’a reconnu à la tête du cortège et se demande ce que je fais avec ces Gnaouas. « La famille fête le baptème de ma petite fille, Imane ». Totalement depassé, Ahmed me demande de veiller à la sécurité des lieux. On voit bien que tout le monde souhaite continuer à danser. Les convives du Miramar ont eux aussi bien bû et nous sommes maintenant plus de deux cent illuminés à chanter et à danser.
Le présent, le passé, le futur sont évacués, Seule compte, à l’instant, l’Ambiance. Tout le monde dancent, s’embrassent, rient, changent de partenaires….C’est le grand defoulement généralisé! C’est là le miracle de la musique Gnaua.
Eh bien voilà, le baptème d’Imane s’est passé en danse et en musique. Il a réjoui au moins 200 personnes, ce qui n’est pas si mal pour une petite bout d’chou d’une semaine, à peine.

Le stambali ou stambeli est un rite de possession musico-thérapeutique implanté dans certaines régions de Tunisie par des populations venues d’Afrique subsaharienne. Il mêle musique, danses et chants durant lequel certains participants entrent en transe et incarnent des entités surnaturelles. Le terme désigne plus généralement la série de pratiques, dont le stambali constitue la dernière étape, à vocation curative ou de conjuration du mauvais œil. Il regroupe des éléments d’origine africaine et maghrébine.

Sadok Rezgui décrit ce rite comme une « sorte de fête à laquelle se livrent des noirs tunisiens et où se mêlent danse et sons instrumentaux à un rythme effréné »[1]. Certaines hypothèses le rapprochent du vaudou haïtien ou du candomblé brésilien[2].

Un phénomène similaire est connu au Maroc (gnaouas), en Algérie (diwan) et en Libye (makeli).


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *